Bonjour à tous,
Au sujet du petit module d'assistance des rupteurs. C'est un schéma classique, largement utilisé par les constructeurs de bagnoles dans les années 70 et 80. Par exemple Super Cinq.
Le but est d'améliorer la qualité de l'étincelle tout en conservant la bobine d'origine. Il ne s'agit pas de la changer, pourquoi, parce qu'on est radin.
Ce qu'il y a de plus fiable, c'est des rupteurs et une bobine classique, point final, avec des rupteurs de rechange, un condo et une bobine de bagnole dans la sacoche. Ca on est tous d'accord. C'est le moins cher, c'est le plus simple, et ça nourrit son buffle.
Alors oui, ce montage permet d'améliorer l'étincelle.
L'étincelle à la bougie est d'autant meilleure que la rupture du courant dans le primaire de la bobine (=transformateur) est rapide. C'est de la physique, on n'y peut rien.
Donc, la bobine se charge en énerge : quand les vis sont fermées, le courant passe dans le primaire de la bobine.
Ensuite les vis s'ouvrent et le courant est supposé s'interrompre instantanément. Ben non. Comme il y a un fort courant (3 à 4 A) qui passe et qu'au bout il y a une sale bobine inductive et tout et tout, ben un arc se forme entre les vis, toujours, c'est inévitable. Le condensateur permet d'absorber cet arc en partie.
Or la présence de cet arc entre les vis bouffe une partie de l'énergie que l'on devrait retrouver à la bougie. Hélas, 3 fois hélas !
La variation de courant dans le primaire induit un courant dans le secondaire (=>étincelle), et ce courant dans le secondaire induit à son tour une variation de courant au primaire, qui etc.etc vous avez compris. Le condensateur permet d'entretenir ces aller-retours primaire-secondaire, ceci afin de prolonger la durée de l'étincelle. Ce condesateur constitue avec le primaire de la bobine un résonnateur, accordé sur une certaine fréquence (en rapport avec la durée de l'étincelle nécessaire à une bonne combustion du mélange).
Or, bon, bref, soyons flous... il se trouve que ce résonnateur est un résonnateur et que quand il se trouve dans une game de fréquences qui lui convient, il y a beaucoup de tension à ses bornes.
Au moment de l'étincelle, il y a donc beaucoup de tension aux bornes de notre condo, c'est à dire entre les deux pastilles des rupteurs, misère ! environ 200Volts, mes frères !! 200V et 3ampères à couper... pas étonnant qu'il y ait un arc.
Le module d'assistance permet de réduire l'intensité qui passe par les vis (ici 0,05A au lieu de 3A, je crois, je sais plus) et de ne plus leur faire subir les 200V à la résonnance.
Par conséquent, il n'y a plus du tout d'arcage, plus de perte d'énergie dans les vis, toute l'énergie se retrouve à la bougie.
Il se trouve que la rupture du courant dans le primaire est bien plus rapide avec le montage à transistors que sans. Les transistors fonctionnent en mode "interrupteurs" (saturés / bloqués), et le temps de commutation du transistor final est bien inférieur à la durée de l'arc entre les vis... d'où la meilleure qualité de l'étincelle.
La tension appliquée au primaire de la bobine est un peu diminuée du fait de l'interposition du transistor (au pif je dirais qu'on n'a plus que 11,5V si on avait 12,2V par exemple), mais en pratique c'est sans importance.
Alors évidemment, il faut parfaitement régler les vis avant de monter l'asistance, sinon c'est un truc que c'est pas la peine de.
Pour vérifier scientifiquement et expérimentalement que c'est pas des conneries ce montage, il suffit de le fabriquer et de se monter un petit switch au guidon : position1=sans assistance, position2=avec assistance.
Comme ça on peut jouer en roulant. Ben moi je l'ai fait sur ma (soupir) feue MZ et voici ce que j'ai constaté :
1) le ralenti augmente en régime et devient parfaitement stable même à froid. La preuve : si je me mets sur "sans assistance" d'un coup, et ben ça cale, ou bien on entend que la bougie rate un coup de temps en temps comme c'est normal à froid.
2) à moyen régime, ça change rien
3) tout en haut, c'est peut être un peu plus volontaire, plus vif, plus guilleret, mais moi j'allais jamais à haut régime avec ma MZ, donc....
4) Ca démarre pas mieux qu'avec un allumage classique bien réglé (1 ou 2 coups de kick de touet façon), mais ça reste bien réglé bien plus longtemps...
5) les vis sont sensées rester propres et ne pas s'user.
Fiabilité : ben j'en sais plus rien vu que j'ai plus ma MZ... mais j'ai un allumage tout électro sans vis du tout dans cet esprit (mêmes transistors) sur mon racer CZ qui fait 50 kms par ans, et ben, il marche toujours... 2m de poussette et zou !
Sinon avec un bon BU ou BUX et des diodes zener costaudes, ça doit tenir... pis si ça tient pas tu remets les fils comme à l'origine au bord de la route (avantage de conserver une bobine classique !!) et tu repars avec le sourire 2min après...
Bon je sais pas si c'est clair mais en tout cas c'est long.
Ah oui j'ai encore un truc à dire : Si 10 000 volts suffisent à enflammer le mélange en milieu hostile, ben ça sert à rien d'avoir 100 000 volts (hein ouais Gilbert !) Les doubles allumages, les cdi, les transistors.... si vous voulez vraiment mon avis c'est en partie des conneries. C'est pour s'amuser, donner du boulot aux bureaux d'études, s'entortiller, faire moderne. Bon d'accord j'exagère. J'ai une Honda CG de 91 à rupteurs sans assistance ni rien qui démarre au premier coup de kick depuis 12000 kms (elle a 60 000 km), par 35° ou -8°, sans que j'ai jamais touché aux vis, pas un réglage, rien. Ca fait 2,85l /100, imperturbable. Bon ok j'arrête la provoc'.
L'AX à carbu de mes vieux consommait moins que leur 106 injectée (même moulin sinon).
Mon avis c'est qu'avec un CDI ou un truc de l'espace à microcontroleur on gagne pas 0,1% en puissance par rapport à des vis... tant qu'on monte pas trop haut en régime et si on règle tout correctement bien sûr.
Dans un mois le schéma du tout électronique sans vis !